"L'amour est un crime parfait", en salles mercredi, est un thriller amoureux dans les montagnes enneigées des Alpes, signé Arnaud et Jean-Marie Larrieu et porté par des acteurs en état de grâce, Mathieu Amalric, Maïwenn et Karin Viard en tête.
La montagne toujours présente dans les oeuvres de ces Pyrénéens de souche et de coeur sert encore une fois de décor grandiose à une histoire plutôt sinueuse et comme très souvent dans leur filmographie, d'un caractère érotique très marqué.
Tiré d'un livre de Philippe Djian, "Incidences", le film met en scène un professeur de littérature dans une faculté suisse, Marc (Mathieu Amalric), qui a la réputation de séduire ses nombreuses élèves.
Un jour, l'une d'entre elles, Barbara, disparaît alors qu'elle vient de passer la nuit chez lui, dans son chalet de montagne qu'il partage avec sa soeur (Karin Viard, troublante et déjantée).
Quelques jours plus tard, une femme qui affirme être la belle-mère de Barbara (Maïwen) vient lui poser des questions puis s'immisce progressivement dans sa vie.
Les cinéastes parlent d'un "thriller amoureux" car l'enquête est racontée "à travers un point de vue amoureux". "Le spectateur a été le témoin de cette enquête uniquement à travers ce filtre amoureux".
"Humour noir"
Leur approche du thriller, une première pour les frères Larrieu, a donc été "forcément un peu détournée. Le récit circule entre le drame bourgeois, chabrolien, avec le frère, la soeur, le chalet, les universitaires; la comédie angoissante avec ce personnage qui séduit des jeunes filles et peut-être les tue...", disent-ils encore.
Les frères Larrieu retrouvent les Alpes quittées dans "Peindre ou faire l'amour", ici en version lourdement enneigées comme pour donner plus d'épaisseur au mystère de la disparition de la jeune fille, aux relations pour le moins particulières entre le frère et la soeur, au comportement de ce professeur de fac toujours en chasse d'une étudiante.
Les décors qu'ils soient extérieurs ou intérieurs s'imbriquent dans le scénario, un chalet de montagne traditionnel, une université ultra moderne (le Learning center de l'Ecole polytechnique de Lausanne réalisée par l'agence japonaise Sanaa), etc.
"La montagne est d'autant plus importante ici que le film est situé pendant un changement de saison. Dans le roman, c'était l'arrivée du printemps. Pour nous, la neige s'est imposée comme l'événement naturel dont nous avions besoin. Dès le départ le blanc est beaucoup revenu dans le scénario avec toutes les métaphores qui en découlent", explique Arnaud Larrieu. Blanc, comme les pertes de mémoire du professeur par exemple.
Mathieu Amalric, acteur fétiche des frères Larrieu (leur quatrième film après "La Brêche de Roland" en 2000, "Un homme, un vrai" en 2002, "Les derniers jours du monde" en 2008), incarne avec délectation ce professeur un peu bizarre dont on ne sait s'il est coupable ou pas.
A ses côtés, Maïwenn jette le trouble dans le rôle d'Anna. Qui est-elle vraiment? Elle cherche la disparue mais couche avec le professeur. Quant à Sara Forestier, elle campe une étudiante qui pour le coup n'a pas froid aux yeux et n'a de cesse de chasser à son tour son professeur.
"L'amour est un crime parfait" est un "sale film", mais un "merveilleux thriller à l'humour noir qui donne des frissons", s'exclamait début septembre le président du festival de Toronto Piers Handling avant la présentation en avant-première mondiale du long métrage.
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