En salles également mercredi, Lovelace, 4e adaptation de la vie d'une vedette de film porno, et un documentaire passionnant sur des enfants névrosés dans un établissement à la frontière franco-belge.
- Dévoilé au festival de Sundance 2013, Lovelace retrace la vie de Linda Susan Boreman, plus connue sous le nom de Linda Lovelace, une jeune new-yorkaise naïve et délurée propulsée dans le star-sytem dans les années 70 après sa prestation dans le film porno "Gorge profonde".
Réalisé par le documentariste doublement oscarisé Rob Epstein, Lovelace est bien trop sage et propret pour rendre justice à la personnalité subtile et contradictoire de Linda -- héroïne de l'un des rares films porno cultes de l'histoire du cinéma, avant de devenir une farouche militante anti-porno -- mais bénéficie d'une belle distribution.
Sharon Stone, méconnaissable dans le rôle de la mère bigote et étriquée de Linda, offre une prestation courte mais excellente, tandis que Peter Sarsgaard est répugnant à souhait dans le rôle du mari manipulateur et violent de Linda.
Le rôle-titre est interprété par la ravissante Amanda Seyfried, révélée par "Mamma Mia" et récente Cosette des "Misérables". Elle apporte un charme indéniable à Linda mais faute d'un scénario plus nerveux et courageux, elle ne peut qu'ébaucher le portrait d'une héroïne qui ne manquait pourtant pas de profondeur.
- "A ciel ouvert" de Mariano Otero. Après "Entre nos mains" sur des salariées qui transforment leur entreprise en coopérative, "Histoire d'un secret", sur la disparition mystérieuse de sa mère quand elle était toute petite fille, ou encore "Cette télévision est la vôtre" sur une chaîne commerciale portugaise, Mariana Otero s'immerge dans un institut médico-pédagogique, le Courtil, à la frontière franco-belge.
Les résidents ? Des enfants névrosés ou psychotiques de 4 à 16 ans. Ils s'appellent Alysson, Evanne, Amina ou Jean-Hugues. L'un a un problème avec son corps, l'autre s'étourdit jusqu'à la chute, une autre ne parvient pas à faire sortir les mots de sa bouche, le dernier, autiste, se raconte dans des bandes dessinées.
Loin d'être larmoyant, ce documentaire dépeint un lieu hors du commun où les encadrants essaient de comprendre l'énigme que représente chaque enfant, sans chercher à lui imposer quoi que soit. Au contraire, ils inventent des solutions pour que les enfants et adolescents vivent de manière plus apaisée.
Cela passe par exemple par des saynètes où les rôles sont inversés (maitresse et élève, parent et enfant, etc.), permettant aux enfants de sortir plus facilement ce qu'ils ressentent.
Mariana Otero a passé des semaines au Courtil en repérages et tournages. Des 180 heures de film récoltées, elle en a tiré une oeuvre d'1h50 à la fois riche et passionnante.
Copyright © Passion Cinema 2023 | @PassionCinema
Commentaires