L'Australien Hugh Jackman, héros des blockbusters "X-Men" et "Wolverine", Jake Gyllenhaal ("Le secret de Brokeback Mountain") sont à l'affiche de ce film de genre qui "n'en est pas un de plus" sur le thème de l'enlèvement d'enfants, a déclaré le réalisateur début septembre lors de l'avant-première mondiale au Festival de Toronto.
"On a tous vu beaucoup de thrillers, mais ce qui m'a intéressé, c'est d'explorer tout le spectre des réactions humaines face à ce genre de situation", a-t-il ajouté.
Pour Hugh Jackman, l'idée était que le spectateur se mette à la place des parents pour qu'il se demande: "que ferais-je dans une telle situation ?"
Prisoners se déroule dans une banlieue très classe moyenne de Boston (Massachusetts, nord-est des Etats-Unis). Un jour de Thanksgiving, deux familles d'amis du voisinage sont réunies. Tout va bien jusqu'à ce que les deux plus jeunes filles des deux couples, Anna et Joy, disparaissent.
Le détective Loki (Jake Gyllenhaal) s'oriente vers la piste de l'enlèvement. Le suspect numéro un est arrêté puis relâché, déclenchant la fureur de Keller, le père d'Anna (Hugh Jackman).
Jusqu'ici les précédents films de Villeneuve, réalisateur indépendant multirécompensé dans les festivals du monde entier, étaient dotés de budgets plus modestes comme "Incendies", tragédie familiale sur fond de guerre au Moyen-Orient, ou "Polytechnique" sur une tuerie à l'école du même nom à Montréal.
Le scénario de Aaron Guzilowski et le film de Villeneuve décortiquent le lent processus de destruction des parents.
Aveuglé par la douleur, le père d'Anna devient obsédé par l'idée que le suspect relâché est forcément l'auteur des faits. Entre religion et folie, Keller perd petit à petit ses repères humains.
Exorciser les angoisses
Les autres parents se retrouvent face à un dilemme: attendre que la police fasse son travail au risque qu'elle arrive trop tard ou suivre Keller et commettre l'irréparable.
"Nous avons beaucoup travaillé sur le sujet car nous voulions le traiter avec respect par rapport aux gens qui ont vécu ou vivent ce genre de drame", a souligné Hugh Jackman devant la presse.
Terrence Howard, l'autre père dans le film, a lui suggéré que "les parents qui iront voir +Prisoners+ aient une discussion sérieuse ensuite avec leurs jeunes enfants pour les sensibliser aux enlèvements et qu'il ne leur arrive pas la même chose".
Denis Villeneuve a souvent représenté le Canada aux Oscars du meilleur film étranger. Avec Prisoners, il a pu travailler à Hollywood, qu'il ne devrait pas quitter de si tôt.
La société de production américaine Alcon, ravie de l'accueil réservé au film, a déjà annoncé qu'elle voulait travailler encore avec lui.
Sur cette première expérience américaine, Denis Villeneuve a expliqué "qu'aller à Hollywood et travailler avec des artistes qu'il admire était comme s'il suivait des cours dans une école de cinéma". "C'est un monde difficile, mais j'ai eu la chance de pouvoir le faire au moins une fois !", a-t-il poursuivi.
Denis Villeneuve a présenté à Toronto un autre film, "Enemy", avec Jake Gyllenhaal, devenu son acteur fétiche, et la Française Mélanie Laurent, un thriller psychologique autour du thème du double.
Encore un film noir ? "J'aimerais bien faire une comédie mais le cinéma permet d'explorer nos craintes, nos angoisses pour les exorciser. Il se trouve que je suis dans une période d'angoisse plus qu'autre chose, alors ce sont des sujets qui m'attirent profondément", a conclu le cinéaste.
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