Avec "Elle l'adore", Jeanne Herry signe un drôle de polar mettant en scène une fan, un chanteur et un cadavre encombrant, un genre "très fort pour distiller des choses sur la nature humaine", déclare-t-elle à l'AFP.
En salles mercredi, le film est interprété notamment par un duo de choc, Sandrine Kiberlain, plus comique que jamais, mais aussi Laurent Lafitte, manipulateur à souhait.
Muriel, interprété par Sandrine Kiberlain, est esthéticienne, un peu, beaucoup menteuse et depuis 20 ans elle est aussi la première fan du chanteur à succès Vincent Lacroix, interprété par Laurent Lafitte.
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Lorsqu'une nuit son idole sonne à sa porte pour lui demander un service hallucinant, elle dit oui et se retrouve embarquée dans une histoire qu'elle n'aurait pas osé inventer. Une histoire "où les rapports de dépendance vont changer", dit-elle.
Jeanne Herry n'a pas tout à fait choisi par hasard le contexte du film. Fille de la comédienne Miou Miou et du chanteur Julien Clerc, elle reconnait à l'AFP "avoir grandi et vécu dans un univers privilégié pour observer les fans".
"Ce sont des figures et des gens qui charrient beaucoup de clichés et pas toujours faux!", ajoute Jeanne Herry, comédienne au départ, aujourd'hui plus souvent metteur en scène de théâtre et maintenant aussi de cinéma.
"Une fan, un chanteur et un cadavre encombrant, cela me paraissait un point de départ qui avait un potentiel important de tension et de comédie", ajoute la jeune femme qui aime depuis toujours le polar.
"Même un polar moyen me procure beaucoup de satisfaction! C'est un genre très fort pour distiller des choses sur la nature humaine, de manière tenue, sans être dans une pose", dit-elle.
Car en fin de compte, "l'histoire va primer et les personnages sont souvent bien travaillés comme chez Simenon ou Christie", relève Jeanne Herry selon laquelle "Elle l'adore" est un "polar avec des moments drôles".
- Faces A et B de chaque personne -
Comme également ce couple de policiers en pleine crise conjugale, campé par Pascal Demolon et Olivia Côte, et qui vient gripper l'enquête. Le scénario "montre les faces A et B de chaque personne", ajoute encore la cinéaste.
Influencée par des films comme "Garde à vue" de Claude Miller, "Harry un ami qui vous veut du bien" de Dominik Moll ou bien encore "Crimes et délits" de Woody Allen, Jeanne Herry avoue encore avoir mis "beaucoup de choses" qui l'intéressaient dans son long métrage.
"C'est un peu bourré à craquer de désirs, de références plus ou moins digérées, d'images souhaitées sans forcément savoir pourquoi, etc."
"J'avais envie d'écrire ma scène de garde à vue à moi, d'écrire mon personnage du flic, mon cadavre à moi, toutes ces figures qu'on retrouve dans les polars", raconte-t-elle.
Si l'idée d'enrôler Laurent Lafitte est "venue tard", la jeune réalisatrice a pensé rapidement à Sandrine Kiberlain, qu'elle admire "depuis son émergence dans le paysage cinématographique français".
Aujourd'hui, elle croise les doigts en vue de la sortie du film, bien qu'il ait été accueilli chaleureusement lors de la vingtaine d'avant-premières organisées, dit-elle.
La suite? Ce sera au théâtre avec la mise en scène d'un vaudeville, "L'or et la paille", puis elle "essaiera" de faire un second film.
"Il faut absolument que je mette en chantier un nouveau scenario" dit encore Jeanne Herry qui adore "être à l'origine d'un projet, mettre en scène ce (qu'elle) a écrit, voir les comédiens travailler".
"C'est un processus qui prend du temps, c'est un travail d'équipe. J'adore cela!", conclut la jeune femme vue la première fois à l'écran enfant dans "Milou en mai" en 1988 aux côtés de sa mère.
Vidéo : voir la bande-annonce de "Elle l'adore"
Source : AFP
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