Fer de lance de la nouvelle vague d'humoristes avec Florence Foresti, Alex Lutz qui s'est imposé par un esprit impertinent et cynique, signe son premier film, Le Talent De Mes Amis, sympathique parabole sur l'obsession de la réussite.
Repéré par Pierre Palmade et Sylvie Joly dont il met en scène en 2005 le spectacle "La cerise sur le gâteau", Alex Lutz a fait ses débuts seul en scène au Point Virgule, tremplin parisien de l'humour, avec une galerie irrésistible de personnages dont il prend les mimiques.
Depuis 2011, l'humoriste incarne Catherine, la secrétaire aigrie et snobe dans la revue de presse du Petit Journal sur Canal Plus, au côté de Bruno Sanches dans le rôle de Liliane. Le tandem se retrouve au générique du "Talent de mes amis" qui réunit aussi Alexandra Lamy, Sylvie Testud, Tom Dingler et une participation de Jeanne Moreau.
Dans ce premier film, Alex et Jeff, collègues de bureau dans une multinationale, sont les meilleurs amis du monde. Un beau jour, la belle harmonie est bousculée par Thibault, un spécialiste du développement personnel qui se révèle être un ami d'enfance d'Alex. Sur les bancs de l'école, ils s'étaient promis de réussir leur vie. Thibault leur rappelle leur pacte et incite Alex à devenir chanteur.
Devant et derrière la caméra, Alex Lutz signe une comédie enlevée et drôle, à la manière d'une chronique grinçante sur la réussite personnelle et les crises existentielles, sur fond de jalousies.
- 'La question de la réussite' -
"Tout est parti d'un sketch né de ce qui nous arrive souvent dans la vie et qui nous amuse : cette jalousie qui naît chez le troisième quand deux autres font un truc de leur côté", explique Alex Lutz dans le dossier de presse.
"À travers cette histoire, j'étais tout particulièrement intéressé par l'idée de traiter de la question de la réussite. On n'arrête pas d'entendre : "il faut que tu te dépasses, que tu ailles au bout de l'aventure". On vit dans cette obsession de réussir et, forcément, par ricochet, des objectifs inatteignables peuvent pousser certains à trouver leur existence assez terne", souligne-t-il.
Pour Alex Lutz, l'expression "la France d'en bas" qu'il entend réhabiliter charrie "une violence et un mépris inouïs".
"Elle symbolise à merveille notre époque où l'on aime cloisonner les gens et intimer à certains de dépasser leurs vies sous peine d'être des ratés. Je trouve tout cela sinistre", dit-il, ajoutant qu'avec ce premier film il a souhaité "raconter une histoire mettant en scène ces hommes et ces femmes souvent méprisés, avec des enjeux quotidiens mais essentiels pour eux, comme leur couple ou leurs rêves de jeunesse".
Source : AFP
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