Photo de Abel Ferrara à propos du  film drame Pasolini et publiée le 27 Déc. 2014 à 12:28:26

Actu cinéma sur Willem Dafoe, Abel Ferrara, Pier Paolo Pasolini et sur Pasolini.

Par Fabrice Laroche - Publié le dans Actus Cinéma > Films Drame Pasolini : Pier Paolo Pasolini, un intellectuel engagé subversif, filmé par Abel Ferrara- Note 0/5 (aucun vote) - 3608 lecteurs.

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"Scandaliser est un droit, être scandalisé un plaisir": les mots de Pier Paolo Pasolini peu avant sa mort résument la vie de cet intellectuel engagé et subversif dont les dernières heures sont racontées par Abel Ferrara, un film dans les salles mercredi.

Présenté lors du 71e festival de Venise cet automne, le long-métrage exhale des relents de soufre, sans doute en raison de l'association de trois maîtres dans l'art de la transgression : Pasolini, Ferrara et Willem Dafoe, qui campe un Pasolini très ressemblant.

Le film recèle son lot d'inconvenances, montrant un Pasolini tel qu'en lui-même, lucide sur la décadence de son temps.

Homosexuel et marxiste, il a eu plusieurs fois maille à partir avec la justice, notamment pour détournement de mineurs avant d'être acquitté, puis pour obscénité pour son livre "Une Vie violente", affaire qui se terminera par un non-lieu.

photo en noir et blanc de <strong>Pier Paolo <em>Pasolini</em></strong> tenant une camera
Ci-dessus, photo de Pier Paolo Pasolini tenant une camera.

Pasolini, qui raconte les heures menant le cinéaste à sa mort dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975, abandonne régulièrement le mode biographique pour des digressions sur le tournage de "Salo ou les 120 jours de Sodome".

Ce film posthume (sorti en 1976), adapté de l'oeuvre du marquis de Sade, raconte les orgies grotesques de quatre dignitaires de la République sociale italienne instaurée par Mussolini dans le nord de l'Italie en 1943.

Avant sa mort, Pasolini expliquait que le sexe n'était rien d'autre qu'une allégorie, la métaphore de la marchandisation des corps effectuée par le pouvoir.

Ci-dessous, la bande-annonce en VOSTFR de Pasolini :


> Résumé et acteurs du film Pasolini

"Je pense que Pasolini aurait pu faire le même film aujourd'hui (...). Rien n'a changé", déclarait à Venise Abel Ferrara, 63 ans, rendant hommage au cinéaste italien, qualifié en son temps de "visionnaire".

Willem Dafoe, habitué des rôles qui dérangent ("Antichrist", "Nymphomaniac"), s'est efforcé "d'habiter les pensées, les actes de Pasolini" pour ce rôle.

L'acteur est très crédible dans la peau d'un Pasolini moins pessimiste qu'on pourrait l'imaginer.

- "Posséder et détruire" -

Egalement au générique, l'Italien Ninetto Davoli, qui a été l'amant et l'acteur fétiche de Pasolini, l'a confirmé : "C'était un homme qui aimait la vie. Beaucoup ont dit que Pier Paolo Pasolini (Wikipedia) avait décrit sa mort dans son oeuvre, mais c'est faux".

Toujours à Venise, Ninetto Davoli a aussi évoqué la société consumériste dénoncée par Pasolini à la fin de sa vie après avoir étudié le concept kantien de "Mal radical", qui réduit l'humanité en esclavage.

"C'est un mal qui a conduit l'Italie à ce qu'elle est aujourd'hui", a-t-il dit, en écho au "posséder et détruire, c'est ce à quoi les institutions nous réduisent" prononcé par Pasolini dans le film de Ferrara.

Le cinéaste américain Abel Ferrara, qui s'est attaché avec son scénariste Maurizio Braucci à reconstituer le plus fidèlement possible les dernières heures de l'auteur des "Ragazzi di vita", le montre très aimant avec sa mère, incarnée par Adriana Asti, tandis que Maria de Medeiros joue la chanteuse Laura Betti, l'égérie de Pasolini.

photo en noir et blanc du réalisateur américain <strong>Abel Ferrara</strong>
Ci-dessus, photo du réalisateur américain Abel Ferrara.

Abel Ferrara n'apporte pas d'éléments nouveaux sur les circonstances encore troubles de la mort de l'artiste, qui alimentent régulièrement la chronique.

Ainsi, début décembre, des traces d'ADN et un nouveau témoignage de l'homme condamné pour le meurtre du poète et cinéaste ont relancé la thèse du complot.

Pino Pelosi, un voyou prostitué de 17 ans que Pasolini avait conduit sur la plage d'Ostie, près de Rome, a longtemps déclaré avoir agi seul pour se défendre d'une tentative de viol de la part du réalisateur de 53 ans. Il avait été condamné à neuf ans de prison.

L'homme a présenté une nouvelle version devant le procureur, a rapporté début décembre la presse italienne. Il déclare qu'au moins six personnes ont tiré Pasolini de sa voiture, l'ont frappé, avant de lui rouler dessus. Un récit étayé, selon la presse, par des traces d'ADN appartenant à au moins trois personnes différentes, relevées sur les vêtements du cinéaste.

Le contenu ci-dessous provient de la page Wikipedia sur Pier Paolo Pasolini :

Discussions et hypothèses sur la mort de Pasolini

Les circonstances de la mort de Pasolini ne sont pas claires et elles restent très discutées aujourd'hui. Des contradictions dans les déclarations du meurtrier, une intervention de la part des services secrets pendant l'investigation, des impasses et des témoignages peu cohérents sont des facteurs qui — comme les amis de Pasolini, particulièrement Laura Betti, l'ont souvent dit — laissent planer de grands doutes.

Une hypothèse est avancée. La mort de Pasolini serait liée à la mise en cause, par l'écrivain, de la démocratie chrétienne, des groupes pétroliers de la CIA et de la Mafia dans la mort d'Enrico Mattei (responsable de l'ENI groupe nationalisé du pétrole italien) le 27 octobre 1962. Un autre journaliste voulant révéler aussi cette affaire a été tué.

Le 14 novembre 1974 déjà, dans Le roman des massacres, une tribune du Corriere della sera, Pasolini affirmait connaître les noms des "personnes importantes qui avec l'aide de la CIA, des colonels grecs et de la Mafia" auraient planifié et mise en œuvre la "stratégie de la tension" et les vagues de terrorisme ayant secoué l'Italie, attribuées successivement à l'extrême-gauche et à l'extrême-droite (et notamment des massacres de Bologne et Brescia en 1974).

"Je sais tous ces noms et je sais tous les faits (attentats contre les institutions et massacres), dont ils se sont rendus coupables."

Peu avant sa mort, il avait commencé la rédaction d'un roman intitulé Petrolio, qui restera inachevé. Petrolio est construit autour des liens entre les services secrets, le pouvoir politique et l'ENI (Ente Nazionale Idrocarburi), dirigé alors par Eugenio Cefis, par ailleurs président de la Montedison, qui apparaît dans le roman sous le pseudonyme d'Aldo Troia, la "truie", personnage-clé et quelque peu obscur de l'histoire politique italienne, que les enquêtes ont souvent présenté comme le principal fondateur de la loge maçonnique P2, et que Pasolini accusait d'avoir commandité l'assassinat d'Enrico Mattei, son prédécesseur à la tête de la compagnie pétrolière, ainsi que d'un certain nombre d'autres meurtres politiques.

Source : AFP / Wikipedia

Sur Wikipedia : Pier Paolo Pasolini

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