De Maurice Pialat en 1987 à Abdellatif Kechiche en 2013, tour d'horizon des cinq Palmes d'or, controversées, acclamées ou historiques, qui ont marqué la Croisette et l'histoire du 7e art.
Les sifflets de Maurice Pialat
Ci-dessus, Le réalisateur français Maurice Pialat lève le poing en réponse aux sifflets du public, le 19 mai 1987 au festival de Cannes.
En 1987, c'est sous les huées du public cannois que Maurice Pialat reçoit sa Palme d'Or. "Sous le soleil de Satan" est récompensé par le jury présidé par Yves Montand, alors que "Les Ailes du désir" de Wim Wenders passe pour le favori de la compétition. Le poing levé, le réalisateur français ne se décontenance pas et proclame sa désormais célèbre tirade : "Je ne vais pas faillir à ma réputation. Je suis surtout content ce soir pour tous les cris et les sifflets que vous m'adressez. Et si vous ne m'aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus".
La poésie de Jane Campion
Ci-dessus, Jane Campion, elle demeure à ce jour l'unique réalisatrice récompensée par une Palme d'or.
La cinéaste néo-zélandaise s'impose en 1993 avec "La Leçon de piano", un drame sentimental et historique centré sur une Écossaise (Holly Hunter) envoyée en Nouvelle-Zélande avec sa fille (Anna Paquin) pour épouser un colon (Sam Neill) qu'elle ne connaît pas. Louis Malle et son jury accordent pour la première fois de l’histoire du festival la récompense suprême à une femme. Une Palme que Jane Campion doit tout de même partager avec le Chinois Chen Kaige pour "Adieu ma concubine".
Le doigt d'honneur de Quentin Tarantino
Ci-dessus, Quentin Tarantino, il répond à une détractrice par un doigt d'honneur lors de sa victoire avec "Pulp Fiction" en 1994.
Un an plus tard, le jury présidé par Clint Eastwood fait preuve d'audace en sacrant "Pulp Fiction", deuxième long métrage de Quentin Tarantino. Outsider de la compétition, le jeune cinéaste rafle le prix, coiffant au poteau des films comme "La Reine Margot" de Patrice Chéreau, "Journal intime" de Nanni Moretti ou "Soleil trompeur" du Russe Nikita Mikhalkov. L'accueil du public est cependant moins enthousiaste, au point qu'une voix féminine s'élève de la salle lorsque Tarantino et son équipe envahissent la scène. "Quelle daube! Non mais quelle daube!". Une attaque à laquelle le réalisateur primé mais décontracté répond par un doigt d'honneur.
Le brûlot de Michael Moore
Ci-dessus, Michael Moore se fait remarquer en 2004 en remportant la Palme d'or avec son documentaire "Fahrenheit 9/11".
En 2004, pour la deuxième fois de son histoire, le festival de Cannes récompense un documentaire : "Fahrenheit 9/11" de Michael Moore, après "Le Monde du silence" de Jacques-Yves Cousteau (1956). L'Américain entre dans les annales avec son réquisitoire anti-Bush. Sa Palme d'Or est contestée par certains qui soupçonnent le président du jury de cette année-là, Quentin Tarantino, encore lui, de favoritisme. Non content de s'être publiquement affiché contre le président des Etats-Unis de l'époque, le réalisateur partage avec son lauréat le même producteur, Harvey Weinstein. "Fahrenheit 9/11" reste à ce jour la Palme d'Or qui a généré le plus de recettes au box-office mondial (222M$), juste devant "Pulp Fiction" (213M$).
Les trois Palmes d'or de "La Vie d'Adèle"
Ci-dessus, fait exceptionnel à Cannes en 2013 : Abdellatif Kechiche reçoit la Palme avec ses actrices Léa Seydoux (à gauche) et Adèle Exarchopoulos.
Le film d'Abdellatif Kechiche entre dans l'histoire cannoise en 2013. Grand favori de la compétition, "La Vie d'Adèle" attire l'attention du jury et de son président Steven Spielberg qui demande une dérogation exceptionnelle pour attribuer non pas une mais trois Palmes d'or, remises à son réalisateur et à ses deux actrices principales, Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos.
Source : AFP
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